USA : tout sur le programme d’exemption de visa pour les Européens

Les Etats-Unis, comme tout le sous-continent de l’Amérique du Nord, ont toujours été une terre d’immigration. L’histoire de ce pays est en effet intiment lié aux apports des flux migratoires en provenance d’Europe, d’Afrique et d’Asie, essentiellement. C’est d’ailleurs ce qui explique le côté ultra-cosmopolite de grandes métropoles comme Chicago, New York ou encore Toronto, au Canada. La loterie de la Green Card, les centaines d’accords bilatéraux et le programme d’exemption de visa sont quelques-uns des exemples les plus éloquents en la matière. Vous êtes européen et souhaitez vous rendre aux Etats-Unis ? On vous dit tout !

Le programme d’exemption de visa : késako ?

Connu surtout sous le sigle « VWP » pour Visa Waiver Program, le programme d’exemption de visa désigne un ensemble de mesures prises par le gouvernement fédéral des Etats-Unis visant à exonéré les citoyens de certains pays de la demande de visa, y compris en cas de transit, pour peu que la durée de leur séjour sur le sol américain ne dépasse pas 90 jours. La définition de la liste des pays dont les citoyens peuvent bénéficier de cette exemption de visa obéit à plusieurs critères qui ne sont pas détaillé par le gouvernement. Toutefois, il est possible de remarquer certains points communs lorsque l’on passe en revue la liste des 38 pays concernés par cette mesure :

  • Il s’agit principalement de pays européens (à l’exception du Sultanat de Brunei, du Chili, de la Corée du Sud, de la Nouvelle-Zélande, de l’Australie et de Taïwan) ;
  • Il s’agit généralement de pays qui figurent dans la liste des « territoires sûrs » produite chaque année par les agences américaines de sécurité intérieure ;
  • Il s’agit généralement de pays qui entretiennent de bonnes relations avec les Etats-Unis.

On peut également remarquer que certains pays sont inclus dans le lot pour des considérations essentiellement géostratégiques. C’est par exemple le cas de Taïwan qui figure sur la liste en tant que pays indépendant. Les USA ne reconnaissent pas en effet la tutelle de Pékin sur l’île. Si cette liste a longtemps été figée, des discussions seraient en cours pour greffer une petite dizaine de pays dans les prochaines années, sans doute vers la fin du (premier) mandat de Donald Trump.

Aucune liste officielle n’a été publiée, mais il semblerait que discussions plus ou moins avancées soient en cours avec le Brésil, l’Argentine, la Bulgarie, Chypre, Israël, la Pologne, la Roumanie, la Turquie et l’Uruguay. L’inclusion de l’ensemble des pays de l’UE est demandée par la Commission européenne. En effet, l’UE « menace » d’imposer aux citoyens américains de passer par la case « visa » pour se rendre en Europe par principe de réciprocité, même si une proposition mise sur la table par le Parlement Européen à ce sujet a récemment été refusée. Notons enfin qu’aucun pays africain ou du Moyen-Orient ne figure dans la liste des pays exemptés de la demande de visa pour l’entrée sur le sol des Etats-Unis, et ça ne risque pas de changer (à moins de l’intégration d’Israël dans un avenir proche, puisque les discussions sont déjà enclenchées).

Exemption de visa ne veut pas dire « entrée libre »

Pour les citoyens des pays concernés par l’exemption de la demande de visa (y compris les citoyens français, suisses, belges ou encore luxembourgeois), il s’agira tout de même de passer par une mesure administrative, certes allégée, mais non moins rigoureuse, pour pouvoir passer au plus 3 mois aux Etats-Unis. Il s’agit de la fameuse autorisation ESTA, accompagnée bien sûr d’un passeport à lecture optique conforme aux conditions imposées par le gouvernement fédéral américain ou encore d’un passeport biométrique. Pour aller aux Etats-Unis dans le cadre du programme d’exemption de visa, il faut remplir toutes les conditions suivantes :

  • Etre un ressortissant d’un pays qui bénéficie du Programme Exemption de Visa ;
  • Décrocher (et c’est assez simple) une autorisation électronique de voyage ESTA ;
  • Être détenteur d’un passeport délivré par un des pays bénéficiaires du programme d’exemption de visa, en cours de validité et surtout toujours valide dans les 6 mois, combien même le séjour durerait une petite journée ;
  • Les « types » de séjour concernés par l’exemption de visa sont : le séjour touristique, le voyage d’affaires ou l’escale ;
  • Quel que soit le dessein du voyage, sa durée ne devra pas dépasser les 90 jours.

En somme, l’ESTA est obligatoire, mais pas suffisante. Il faut enfin savoir que la demande de l’autorisation de voyage électronique pour les Etats-Unis n’est pas gratuite. Il faudra s’acquitter de 14 $, à moins de passer par un prestataire tiers qui vous facturera un supplément mais qui vous épargnera bien des complications de procédures et des suivis chronophages pour obtenir rapidement et sereinement votre autorisation ESTA.