L’économie de la Mongolie a longtemps reposé sur l’agriculture et l’élevage. Cependant, le pays a des réserves minérales importantes, particulièrement de cuivre, de charbon, de molybdène, d’étain, de tungstène et d’or, qui jouent un rôle majeur dans sa production industrielle. Durant l’ère socialiste, l’économie mongole dépendait fortement de l’aide soviétique, qui constituait jusqu’à un tiers de son produit intérieur brut (PIB). Cette aide a disparu rapidement en 1990-91 avec la chute de l’Union soviétique, poussant la Mongolie dans une profonde récession.
Transition économique et crises
L’histoire économique récente de la Mongolie est marquée par des efforts pour passer d’une économie planifiée à une économie de marché, une transition compliquée par l’effondrement de l’Union soviétique. Avant 1991, 80 % du commerce de la Mongolie était effectué avec l’Union soviétique, et 15 % avec d’autres pays du Conseil d’assistance économique mutuelle (CAME). La dépendance aux ressources externes pour le carburant, les médicaments et les pièces de rechange était significative.
Les années 1990 ont marqué un tournant avec une série de réformes économiques. La privatisation des petites boutiques et entreprises a été largement réalisée, et la plupart des prix ont été libéralisés. La privatisation des grandes entreprises d’État a également commencé. La Mongolie a rejoint l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 1997, ce qui a été un pas important vers l’ouverture de son économie.
Cependant, la transition n’a pas été sans heurts. Entre 1990 et 1993, la Mongolie a souffert d’une inflation à trois chiffres, d’une hausse du chômage, de pénuries de biens de première nécessité et du rationnement alimentaire. Cette période a vu la contraction d’un tiers de la production économique. Le pays a toutefois connu une reprise modeste en 1994-95, aidée par une hausse des prix du cuivre, bien que cette croissance ait été partiellement compromise par un secteur bancaire affaibli.
Le tourisme constitue aujourd’hui un pilier fondamental de l’économie mongole, captivant un nombre croissant de visiteurs internationaux attirés par les paysages pittoresques, la richesse culturelle et les traditions nomades du pays. Le gouvernement a entrepris plusieurs initiatives pour promouvoir ce secteur vital, notamment en simplifiant les procédures de visa et en investissant de manière significative dans les infrastructures touristiques. Cette progression dans le domaine du tourisme, incluant le développement des agences de voyages, joue un rôle crucial dans la création d’emplois et la diversification de l’économie mongole, qui était autrefois fortement tributaire des industries extractives.
Croissance moderne et diversification économique
Au début des années 2000, malgré les défis persistants, la Mongolie a continué de réformer son économie. En 2003, les entreprises privées représentaient 70 % du PIB mongol et 80 % des exportations. La dépendance sur le commerce avec la Chine a cependant rendu l’économie vulnérable aux fluctuations du marché mondial, comme l’a démontré la crise financière mondiale de 2008.
En réponse à cette dépendance, la Mongolie a cherché à diversifier ses relations commerciales et économiques. L’investissement étranger, particulièrement dans le secteur minier, a joué un rôle crucial. L’industrie minière représente aujourd’hui 30 % de la production industrielle mongole, avec une part importante des exportations. Par exemple, la Mongolie est le deuxième producteur mondial de cachemire, avec l’entreprise Gobi Cashmere représentant 21 % de la production mondiale de cachemire en 2006.
Les projections futures de l’économie mongole
Le terme audacieux de « Loup » reflète l’attitude du pays dans les marchés financiers, avec des perspectives prometteuses, notamment grâce aux développements dans l’industrie minière et l’augmentation de l’intérêt étranger.
Les perspectives économiques pour les années à venir sont également soutenues par des investissements dans les infrastructures et les nouvelles routes de transport de charbon vers la Chine. En 2022, la croissance économique attendue était de 1 %, avec des prévisions d’accélération jusqu’à 6 % en 2023, favorisée par l’augmentation des exportations de matières premières.
Défis environnementaux et sociaux
Un point de préoccupation majeur pour la Mongolie est l’impact environnemental de son développement rapide. L’urbanisation accélérée et les politiques de croissance industrielle sous le régime communiste ont dégradé l’environnement, notamment à cause de la pollution de l’air à Oulan-Bator et de l’érosion des sols due à la surexploitation des pâturages et à la déforestation.
Réformes économiques et engagement international
La Mongolie a pris des mesures pour renforcer sa résilience économique face aux crises récentes, notamment la pandémie de COVID-19. La politique de Nouvelle Récupération, élaborée par le gouvernement pour soutenir l’économie post-pandémique, commence à montrer ses effets positifs. Cette politique est construite autour de six piliers visant à soutenir Vision 2050, un plan ambitieux visant à doubler le PIB de la Mongolie et à en faire un pays leader en Asie en termes de développement social, de croissance économique et de qualité de vie.
L’un des aspects clés de cette transformation est la diversification économique et commerciale. La Mongolie cherche à diversifier ses relations commerciales au-delà de sa dépendance à la Chine, en renforçant notamment les secteurs de l’agriculture, de la fabrication textile et de l’économie numérique. Ces efforts contribueront à une productivité accrue et à des niveaux de revenus plus élevés à long terme.
Contribution aux chaînes d’approvisionnement mondiales
La Mongolie joue un rôle de plus en plus important dans les chaînes d’approvisionnement régionales et mondiales, notamment dans les secteurs de l’agriculture, des matières premières et des produits animaux. Cependant, elle doit faire face à des goulots d’étranglement de l’offre et à la hausse des prix des intrants et des importations, exacerbés par des perturbations de l’offre et le conflit Russie-Ukraine.
Politiques fiscales et stabilité macroéconomique
Les banques centrales, y compris celles de la Mongolie, ont augmenté les taux d’intérêt pour contenir les pressions inflationnistes plus importantes que prévu. Une augmentation des taux d’intérêt américains pourrait poser des défis particuliers pour la stabilité macroéconomique de la Mongolie, en raison de l’augmentation de la dette libellée en dollars et de la volatilité des marchés financiers.
Solutions et adaptations
Pour relever ces nombreux défis, la Mongolie devra mettre en place des garanties pour améliorer sa stabilité macroéconomique et financière. La diversification géographique et sectorielle des échanges commerciaux sera essentielle pour renforcer la résilience de l’économie face aux chocs et aux vents contraires financiers.
Le rôle de la Banque mondiale
La Banque mondiale a joué un rôle crucial dans la transformation économique de la Mongolie au cours des trois dernières décennies. Ses engagements visent à soutenir la résilience et la croissance inclusive et durable du pays. Le Cadre de partenariat-pays pour la période 2021-2025 met l’accent sur la création d’emplois et la résilience climatique, tout en soutenant la gouvernance économique, la compétitivité et l’amélioration de la qualité de vie.
La Banque mondiale a également financé des projets clés, tels que le projet de préparation et de réponse d’urgence COVID-19, le projet de soutien à l’emploi et le projet du gouvernement intelligent de Mongolie, qui ont contribué de manière significative à l’amélioration des services publics et à la réduction de la pauvreté.
Perspectives d’avenir
En conclusion, l’économie de la Mongolie présente des perspectives prometteuses grâce à une combinaison de réformes économiques, de diversification commerciale et d’engagement international. Cependant, des défis importants persistent, nécessitant des mesures politiques et des investissements soutenus pour assurer une croissance durable et inclusive. La Mongolie devra continuer à renforcer sa résilience économique et environnementale pour s’assurer une place solide dans l’économie mondiale en constante évolution.