Les Pays Fondateurs de l’Europe

Les six États membres sont ceux qui ont répondu à l’appel lancé par la déclaration Schuman en faveur de la mise en commun des ressources charbonnières et sidérurgiques au sein d’une Haute Autorité commune. Les six États membres ont signé le traité de Paris portant création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier le 18 avril 1951 (entré en vigueur le 23 juillet 1952). Dans la foulée, ils tentent de créer une Communauté européenne de défense: avec l’idée de permettre à la RDA de se réarmer sous l’autorité d’un commandement militaire européen commun, un traité est signé en 1952. Cependant, le plan a été rejeté par le Sénat de France, qui a également saboté le projet de traité pour une Communauté politique européenne (qui aurait créé une fédération politique pour assurer le contrôle démocratique de la nouvelle armée européenne). Président de la Haute Autorité CECA, architecte de la CECA, Jean Monnet a démissionné en signe de protestation et a entamé l’élaboration d’un nouveau plan axé sur les domaines économiques.

La dépendance vis-à-vis de l’outre-mer et l’épuisement constant des gisements houillers ont conduit à l’idée d’une communauté de l’énergie atomique (une Communauté séparée a été favorisée par Monnet, plutôt que d’étendre simplement les pouvoirs de la CECA comme suggéré par l’Assemblée commune). Cependant, les pays du Benelux (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg) et l’Allemagne souhaitaient un marché commun (bien que la France et Monnet s’ y opposent). Afin de concilier les deux idées, les deux communautés seraient créées. Ainsi, les six ont signé les Traités de Rome en 1957, instituant la Communauté économique européenne et la Communauté européenne de l’énergie atomique. Les six poursuivront leur coopération jusqu’en 1973, date à laquelle ils seront rejoints par deux des sept autres pays du pourtour (le Royaume-Uni et le Danemark) et l’Irlande.

Élargissement à la neuvième, dix, douze, quinze et au-delà

Les événements de la crise du Canal de Suez ont montré que le Royaume-Uni ne pouvait plus fonctionner seul, mais qu’il se tournait vers les États-Unis et la Grande-Bretagne, la Communauté européenne, ainsi que le Danemark, l’Irlande et la Norvège, avaient demandé à devenir membre en 1960. Cependant, le président français de l’époque, Charles de Gaulle, considérait l’adhésion britannique à la Communauté comme un cheval de Troie pour les intérêts américains et déclarait dès lors qu’il opposerait son veto à l’adhésion britannique. Les quatre pays ont présenté à nouveau leur candidature le 11 mai 1967 et Georges Pompidou succédant à Charles de Gaulle en tant que Président de la République française, le veto a été levé.

Les négociations ont commencé en 1970 et, deux ans plus tard, les traités d’adhésion ont été signés avec l’adhésion de la Norvège à la Communauté. En 1981, la Grèce a rejoint la Communauté européenne, portant à dix le nombre de pays membres. Les douze ont été rejoints par la Suède, l’Autriche et la Finlande (qui avaient adhéré à l’AELE en 1986) en 1995, ne laissant que la Norvège et la Suisse comme membres restants des sept premiers pays de l’extérieur, bien que l’AELE ait gagné deux nouveaux membres (l’Islande et le Liechtenstein) dans l’intervalle. D’autre part, l’adhésion des Communautés, aujourd’hui l’Union européenne (UE), a atteint 28 membres.

Aujourd’hui, certains groupes au sein de l’Union européenne s’intègrent encore plus rapidement que d’autres, par exemple la zone euro et l’espace Schengen. Le traité de Lisbonne prévoit qu’un groupe de pays peut s’intégrer sans l’inclusion d’autres pays s’ils ne souhaitent pas adhérer à l’Union européenne, certains dirigeants ayant souhaité, après le rejet de la Constitution européenne, créer une Europe fédérale intérieure plus intégrée au sein d’une Union européenne plus lente.